Betraying Spinoza: The Renegade Jew Who Gave Us Modernity - Rebecca Goldstein

Il est bien loin le temps des cours de Philosophie, d’autant plus que Spinoza n’est pas le pus simple des philosophes. Dans cette biographie Rebecca Goldstein arrive à nous faire pénétrer dans la tête ce qu’on peut considérer comme un des premiers athées.

Spinoza est issu de la communauté juive d’origine portugaise exilée à Amsterdam. La religion juive a été interdite en Espagne puis au Portugal. Les juifs avaient le choix entre la conversion ou l’exil. Entre temps bien sûr l’Inquisition a aussi fait son macabre travail pour débusquer les convertis qui continuaient de pratiquer.

Le livre s’attarde longtemps sur l’histoire de cette communauté, de ces différents courants dont un des plus connus est la Kabbale. Dépouillés de leur identité juive pendant des dizaines d’années, les membres en sont d’autant plus fervents dans leur quête d’identification. De plus Amsterdam fournit un climat de tolérance proprice pour cette introspection collective. Mais Spinoza ne trouve pas que le chemin pris par ses pairs est sain, il refuse l’arbitraire avec laquelle les réponses des rabins sont agrémentées. Il invoque la logique et la raison comment étant suffisants pour expliquer totue chose et donc à priori sans l’aide d’un agent externe. Il sera ex-communié à l’âge de 23 ans et n’aura plus de contact avec sa famille et le reste de la communauté juive jusqu’à la fin de sa vie à 44 ans. Spinoza est souvent présenté comme un de péres fondateur du rationalisme et on comprend mieux pourquoi avec les détails fournis par la philosophe américaine.

Contrairement à beaucoup d’écrivains qui critiquent la croyance religieuse mais exclusivement ou presque du point de vue chrétien, on découvre ici un point de vue particulier avec la religion juive. Certains passages sont réellement durs à saisir (merci le dictionnaire intégré du Kindle) mais la lecture en est toutefois très satisfaisante.

J’ai trouvé cette interview intéressante de l’écrivaine.