Notes de lecture du livre Histoire populaire du Québec moderne tome 2 de Jacques Lacoursière
L’autonomie provinciale 1936 - 1960
Comme le premier tome, j’ai dévoré la suite qui couvre les années 1930, 40 et 50.
Bien sûr la Seconde Guerre mondiale occupe une grosse part du récit. Au-delà de l’effort matériel pour aider les alliés, et surtout l’Angleterre, il est surtout question de la participation plutôt timide du Québec au contingent envoyé sur les théâtres des opérations.
Mais avant le conflit il y a l’arrivée au pouvoir de Duplessis en 1936 qui déloge les libéraux empêtrés dans la crise économique des années 30. Il ne fera qu’un terme mais on entrevoit déjà son style « main de fer » avec, par exemple, la loi du cadenas qui bâillonne toute organisation taxée de socialisme ou de communisme (il suffit d’avoir un livre russe pour enfreindre cette loi).
La vie économique est rythmée par les restrictions et rationnements de la nourriture, du contrôle des prix, des salaires et des emplois. Aucun secteur de la société n’y échappe, on interdit aux gens de changer de travail, on régit leur vie jusqu’à la quantité de viandes qu’ils peuvent ou non manger tel ou tel jour de la semaine.
Mais ce qui m’a le plus surpris c’est la résistance de la population a participé aux combats. La question de la circonscription et du service outre-mer isole le Québec du reste du Canada. Ce dernier vote à 80% pour le plébiscite sur la circonscription versus 75% contre dans la province québécoise. L’auteur ne rentre pas vraiment dans le détail sur le pourquoi si ce n’est qu’au début de cette guerre est vue comme celle de l’empire britannique pour lequel le sentiment d’appartenance est relativement bas et le peu de place faits aux régiments francophones. Même après que la France soit envahie, que l’Italie se joint à l’Allemagne et que les États-Unis entrent dans le conflit, le Québec ne change pas vraiment de sa position très en retrait.
L’après-guerre est marqué par les années Duplessis qui revient au pouvoir. Il est en même temps procureur général et premier ministre! Son style ne sait pas attendri depuis 1939, il pourchasse toujours autant les communistes. Il y a aussi de grandes grèves dans les usines d’amiante et textile. Ces conflits de travail marquent durablement le mouvement ouvrier catholique.
L’autre grande préoccupation de ces années ce sont l’établissement par des négociations plus ou moins réussies entre le pouvoir fédéral et les provinces d’une nouvelle constitution ou du moins d’une entente sur les aires de responsabilité de chacun. Il est question des impôts, du soutien aux arts et aux universités, des systèmes d’assurance-vieillesse et santé.
La fin de l’ère Duplessis est marquée par des scandales autour du clientélisme et de la corruption de son parti, l’Union Nationale, et s’achève avec son décès en septembre 1959.
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