Lecture de vacances

Nous sommes revenus de notre semaine à Montréal. Une chance de ne pas dormir en avion, et de ne pas vouloir supporter les navets offerts sur la compagnie nationale, c’est de pouvoir lire beaucoup. J’ai abbatu trois livres qui m’ont beaucoup plu ! Le premier, Peste de Chuck Palahniuk, est très très riche. L’histoire dans un futur proche de Rant Casey accusé d’être l’agent zéro d’une nouvelle épidémie de peste. Un livre riche car la narration est construite autour de témoignages de la famille, des proches ou d’inconnus ayant fréquentée Rant. Et puis on découvre un monde étrange (la journée est divisée en couvre-feux, les personnes pouvant vivre le jour ou la nuit) mais en même temps très familier. Il y a de tout : la viloence, la technologie, du fantastique et c’est drôle, j’ai particulièrement adoré la version de radio-trafique qui donnent des détails sordides sur les accidents de la route.

On pourrait penser que raconter l’histoire des traités qui ont ponctué la course aux armements de la guerre froide est ennuyeuse mais un auteur comme Richard Rhodes peut vous scotcher au sujet. “Arsenals of Folly, the making of the nuclear arms race” s’attache à décrire les dirigeants (principalement Reagan et Gorbatchev), leurs pays et leurs politiques durant  la course que menèrent les USA et l’URSS durant la guerre froide et comment ils sont parvenus à la conclusion que maintenir un tel arsenal était intenable pour le monde. L’auteur commence par l’accident de Tchernobyl et du nouveau secrétaire général de l’URSS à l’époque : Gorbatchev. Plusieurs chapitres sont consacrés à sa carrière politique. Un homme charnière qui va forcer le passage à une autre histoire de ce pays. Il n’y aura pas autant de détails sur Reagan mais on voit surgir des noms qui agiteront l’actualité des USA plusieurs années après : Cheney, Rumsfeld, Wolwofitz, Perle … Le récit contient beaucoup de détails sur les différents technologies et la répartition des forces mais ce qui m’a le plus surpris ce sont les longues retranscriptions des échanges entre Gorbatchev et Reagan lors des sommets. Reagan n’était pas un homme de faits mais plus d’instints, de foi comme Bush fils. Il tenait à la survie de son programme de défense spatiale (SGI ou “star Wars”). Il ne lâche rien, croyant pour le bien de l’humanité avoir une technologie pour protéger les nations de toute attaque. Et il y a l’incompréhension mutuelle entre les russes (préssés sachant leur économie au bord du gouffre à cause des dépenses militaires) et les américains pas prêts à accepter/croire la Glasnost de Gorbatchev.

Richard Price a écrit beaucoup de livres autour des cités américaines (appellés “Projects”). Mais son dernier romain, Lush Life, se passe à Manhattan. L’auteur est aussi un des co-scénaristes de la fantastique série “The Wire” sur HBO. On suit l’enquête sur le meurtre d’un barman lors d’une agression qui se passe mal dans le Lower East Side. Ce n’est pas une enquête avec des indices et des témoins, ou plutôt si mais tout s’effondre assez vite. Les rebondissements sont assez déprimants si on s’attend à un exploit à la Jack Bauer. C’est souvent pas très réjouissant pour les forces de police. La famille de la victime est aussi très présente et pesante. Il faudra attendre les dernières pages pour le dénouement, là aussi pas très “Agatha Christie”.

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