Notes sur l'émission radio Léon Blum, une vie héroïque de France Inter
Je suis sans doute en retard mais cette série d’émissions radio de France Inter recommandée par une amie est très intéressante.
Déjà sur la forme, elle est bien produite. La musique, les extraits sonores supportent bien le fond de l’histoire. On se sent en immersion dans le récit.
Le but avoué de ces 9 heures d’audio est de redonner sa juste place à Léon Blum. Chaque épisode retrace une étape de sa vie à travers les grands événements du 20ème siècle et on sait qu’il y en a eu. Il est né à Paris en 1872 de parents juifs alsaciens et mort en 1950. Il a connu deux guerres mondiales, la crise des années 30 mais aussi l’Affaire Dreyfus. Cette dernière a été un peu son entrée en politique, le moment où il a connu Jaurès qu’il considère comme un mentor et dont il reprendra le flambeau à la SFIO après son assassinat.
Je ne vais pas résumer les 9 épisodes, voici les quelques moments de sa vie qui m’ont marqué.
Léon Blum n’a pas fait carrière toute sa vie dans la politique. Son parcours politique a commencé sur le tard, dans la quarantaine. Il devient député à l’âge de 47 ans. Avant ça il a eu une belle carrière de critique littéraire et théâtral. Il écrit aussi notamment un essai, Du mariage, où il défend le droit des femmes d’avoir des relations sexuelles avant le mariage, ce qui est pour l’époque, dans une société bourgeoise catholique, un gros tabou. C’est la première marque que, tout dandy qu’il est, Léon Blum fait preuve d’un grand courage. Même son entourage politique va le critiquer pour cette sortie hors norme.
L’autre grand moment, c’est son emprisonnement par le régime de Pétain. Il a 70 ans à cette époque, il n’est plus en très grande forme physique surtout que les conditions de sa détention sont loin d’être confortables. Mais il continue à mener le combat contre Pétain qui organise un procès contre l’ancien chef de gouvernement socialiste. Blum arrive à retourner la situation durant les auditions en dénonçant le régime de Vichy et le procès est alors suspendu indéfiniment. Pierre Laval le livre à la Gestapo qui le réclame comme otage et il va passer deux ans en isolation dans le camp de Buchenwald, sa troisième femme demande et arrive à le rejoindre.
Je trouve que le podcast a bien réussi sa mission. Je gardais comme souvenir de Léon Blum celui de l’instigateur des congés payés, de la semaine des 40 heures. On voit toujours la même photo de lui, le papi avec la moustache, le vieux sage de la IVème république, symbole de la paralysie parlementaire.
Léon Blum souffre toujours d’un manque de reconnaissance dû en partie à l’antisémitisme, avant et après sa mort. Je suis content d’en avoir appris plus sur son parcours, une vie en effet héroïque.
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