Les nouvelles communautés

Cela fait quelques années qu’on parle dans les médias de la perte d’attrait des réseaux sociaux. En plus des problématiques d’harcèlement, ceux-ci seraient trop génériques pour en faire de vraies communautés. Le flux de nouvelles de Facebook est réservé à la famille, aux amis et les mèmes. Twitter est dédié à l’actualité chaude, TikTok ressemble plus à un média de diffusion (un auteur vers son public) qu’un endroit d’échanges. J’ai encore dû mal à caractériser LinkedIn.

Il faut nuancer ce propos car il existe des groupes Facebook où les gens se rassemblent autour d’un centre d’intérêt comme un produit ou un quartier ce qui permet l’entreaide, le partage d’informations, etc. Twitter a essayé de créer des communautés mais cela ne semble pas avoir beaucoup de traction. Il y a toutefois des groupes informels comme le “Twitter de l’économie” ou “Twitter de l’aviation”. On va en entendre parler quand il y a une controverse dans le milieu. Il n’y a pas vraiment de liste de membres mais on considère les experts qui ont une certaine audience ou des journalistes dédiés à ce secteur comme étant les principaux contributeurs.

Ce sont les communautés privées qui semblent prendre le pas. Cela a commencé avec celles dédiées aux jeux qui utilisent Discord une application de messagerie instantanée qui ressemble à Slack ou Microsoft Teams mais utilisée dans un premier temps principalement pour les discussions audio.

Ces communautés se sont maintenant étendues à d’autres domaines. Par exemple, j’utilise une application, Omnivore, qui sert à enregistrer des articles web ou des fichiers pdf à lire plus tard. Les utilisateurs peuvent utiliser le serveur Discord pour demander de l’aide, échanger avec les développeurs et d’autres utilisateurs ou encore proposer de nouvelles fonctionnalités. Le podcast Odd Lots qui traite de l’économie a aussi un serveur Discord où les auditeurs discutent entre eux mais aussi avec les hôtes.

Scope of Work a commencé en 2013 par une newsletter écrite par Spencer Wright. Cela a ensuite donné lieu à un atelier à New York et un club de lecture. Le lien commun est le domaine de l’ingénierie civile et du design industriel. Ils utilisent Slack pour communiquer. Je ne suis pas membre mais les articles publiés sont intéressants, surtout pour quelqu’un comme moi qui travaille dans le monde abstrait du logiciel. Un exemple avec ce post sur le polystyrène. Récemment, Hillary Predko, la gestionnaire de cette communauté, a écrit un billet sur l’importance qu’a pris ce club dans sa vie. Il illustre bien l’intérêt de ces communautés privées pour des sujets parfois un peu niche. Un bel exemple en somme de l’effet positif d’Internet pour mettre en relation des individus.

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