Notes de lecture du livre Fall of Civilizations par Paul Cooper
Parmi les blagues qui circulent sur les réseaux sociaux et qui reviennent régulièrement, il y a celles qui ont trait à l’homme blanc de plus de 40-45 ans. Invariablement, celui-ci va s’intéresser à l’histoire de Rome. Bien que je sois dans le cœur de cible de cette boutade, je n’en suis pas encore là. En fait je le suis mais depuis bien longtemps, car je passionné par l’histoire depuis tout petit, c’était une de mes matières préférées à l’école.
Je n’ai pas encore écouté le célèbre podcast de Mike Duncan, History of Rome (proche de 200 épisodes!) mais j’ai beaucoup aimé sa série consacrée aux révolutions. Dans le même registre, Fall of Civilizations par Paul Cooper m’a été conseillé plusieurs fois.
Quand j’ai vu que l’historien avait écrit un livre inspiré de l’émission audio, j’ai sauté sur l’occasion. L’ouvrage est divisé en 3 parties (antiquité, moyen-âge et temps modernes) en suivant un ordre chronologique de l’apparition et disparition de chaque civilisation.
L’échelle de temps couverte est énorme mais, à 500 pages hors références, ça se lit très bien. Certaines histoires sont bien connues, comme celles des Maya ou Aztec mais on apprends toujours des choses. Par exemple. j’ignorais que Carthage avait été fondée par des marchands venant de la côte de ce qu’on appelle aujourd’hui le Liban. Ou encore la succession de dirigeants romains qui occupent l’Angleterre mais n’arriveront jamais à vraiment la maîtriser, pour juste s’en servir comme base arrière pour leur ambition politique sur le continent.
C’est aussi une occasion de se mettre à jour. Le dernier chapitre est celui consacré à l’île de Pâques. Cette dernière a toujours été vue comme un avertissement pour nos temps plus modernes à cause de la déforestation intensive qui aurait causé, avec les rivalités internes, la fin du peuple de l’île du Pacifique. Hors les recherches récentes remettent en cause ce narratif. Tout d’abord on a trouvé peu de traces de conflits violents et d’autre part les habitants n’ont pas sciemment coupé les arbres pour transporter les statues. L’île n’a jamais été densément peuplée, le choc de la rencontre des premiers explorateurs européens a sans doute déstabilisé un fragile écosystème.
Les chapitres sur les invasions Espagnoles par Cortés et Pizarro des empires Aztèques et Incas donnent froid dans le temps. Le déchaînement de violence pour acquérir de l’or est ahurissant. On comprend que la tombe de Cortés soit « perdue » dans une église de Mexico.
On pourrait croire qu’un livre qui ne parle que de civilisations qui ont périclité est un peu déprimant mais pour moi, cela a eu l’effet contraire. Il y a des peuples que je connaissais peu comme ceux de l’empire Vijayanagar en Inde ou Songhaï en Afrique qui ont réalisé des prouesses techniques pour s’adapter à leur environnement ou développer une société bien avancée.
On se rends compte que beaucoup de ces trajectoires tournent autour de dynasties personnelles, avec l’apparition d’un individu qui arrive à diriger efficacement son peuple (dans la guerre mais aussi en temps de paix pour développer ou administrer son royaume). Quand vient le temps de trouver un successeur par contre, c’est souvent la source d’une faiblesse qui est fatale. Les héritiers s’entretuant, ils ne peuvent résister à une menace extérieure qui déclenche leur perte.
Je trouve que Paul Cooper a très bien réussi à nous donner une histoire, certes sommaire mais agréable à lire, du monde via la description de la chute d’empires. Ayant lu ce livre, est-ce que cela veut dire que je dois passer à l’histoire de Rome ?
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