Notes de lecture du livre House of Leaves de Mark Z Danielewski
C’est un gros livre de plus de 700 pages, toutefois ce n’est pas la longueur qui est le fait marquant. La mise en page est vraiment atypique mais pas non plus gratuite, elle fait partie intégrante de l’histoire.
Celle-ci tourne autour d’une maison en Virginie. Elle est nouvellement occupée par une famille dont le père, Navidson, est un journaliste-photographe très connu, la mère (Karen) une ancienne mannequin et leurs deux enfants. La maison a une particularité qui déclenche une investigation de la part de Navidson: en mesurant des pièces, il se rend compte que l’intérieur est plus grand que l’extérieur. Devant cette impossibilité il engage son frère, des connaissances rencontrées lors de ses reportages pour l’aider à comprendre ce phénomène à priori impossible.
Les faits prennent une toute autre tournure quand une porte apparaît dans le salon de la maison. Derrière cette porte on trouve un long couloir sans lumière. L’équipe commence alors à explorer ce véritable labyrinthe qui est compris de nombreuses pièces aux dimensions gigantesques mais aussi d’escaliers tout aussi grands.
La mise en page retranscrit ces aventures et les dimensions avec des pages presque vides, d’autres dont le texte prend des dimensions différentes. Il y aussi des polices de caractères différentes. Chacune est dédiée à un narrateur car on a plusieurs points de vue. Les explorations sont de plus en plus longues et dangereuses. Tout le monde n’en revient pas vivant ou sain d’esprit.
Le principal narrateur est Zampanò qui a écrit le livre original. C’est un vieillard qui vit seul à Los Angeles. Il raconte l’histoire de la maison et de ses occupants indirectement en disséquant les articles, magazines, films et thèses universitaires consacrés au phénomène. Car toute l’expérience des différents protagonistes a été capturée sous forme vidéo, Navidson ayant installé des caméras un peu partout dans la maison. On se situe donc après que l’histoire ait été révélée au grand public parmi lequel un mouvement s’est formé pour essayer de trouver une ou des explications.
Son manuscrit est trouvé par un voisin et ami du second narrateur, Johnny Truant. Ce dernier remplit les pieds-de-page de son interprétation mais surtout la description de sa descente vers la folie au fur et à mesure qu’il avance dans la lecture du livre. L’éditeur du livre a même ajouté des notes sur les notes.
Mais ce n’est pas qu’un livre d’horreur. Il m’a rappelé le film Vanilla Sky avec Tom Cruise et Penélope Cruz. On pense avoir affaire à un film romantique mais l’histoire tend de plus en plus vers la science-fiction. Ici c’est le trajet inverse qu’on vit à sa lecture: la vie romantique des deux parents prend une place de plus en plus importante. Il y aussi un goût de William Burroughs avec les épisodes psychédéliques de Johnny Truant et ses aventures sexuelles en fréquentant les bars de Los Angeles. Enfin l’auteur y met son grain d’humour avec les passages où les académiciens donnent tour à tour leur interprétation parfois obscure ou grotesque.
Un livre de 700 pages peut paraître long mais on ne s’ennuie pas. Je ne suis pas d’habitude amateurs du genre fantastiques-horreur mais là il m’a conquis en cours de route.
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