Notes de lecture du livre John Stuart Mill: Victorian Firebrand de Richard Reeves
La dernière biographie m’avait laissé une mauvaise impression, mais les critiques de ce livre de Richard Reeves étaient trop bonnes et m’ont persuadé d’enchaîner deux livre du même genre. Je dois avouer que même ayant suivi un cursus d’économie, le nom de John Stuart Mill m’était presque inconnu. Bien sûr je savais que c’était un personnage de la vie publique anglaise mais sans pourvoir exactement remettre une politique, un titre de livre ou une citation sur ce nom.
Mill est un contemporain de l’Angleterre qui se transforme : révolution industrielle qui apporte une expansions économique énorme, l’Inde qui commence à se rebeller, le train qui fait son apparition. Grand admirateur de la France, où il vivra la plupart de ses dernières années, il est aussi un grand marcheur : il parcoure souvent lors de ses vacances prolongées les montagnes et campagnes de pays comme l’Italie et la Grèce.
Mill a beaucoup produit : des articles (il fut même rédacteur en chef), des livres (Sur la liberté, Principes d’économie politique, …), des lois (il effectua un mandata avec un succès relatif comme député) et une correspondance massive. Il était pourtant employé par la Compagnies des Indes (pays qu’il ne visita jamais) comme gestionnaire, emploi bien payé et dot il pouvait dégager du temps.
Si je devais résumer la vision que je garde de Mill en deux mots, cela serait : clairvoyant et exigent. Il a été éduqué par son père et Bentham, le philosophe a l’origine du courant Utilitariste. Mais il va s’en démarquer, affiner, contredire son héritage. Il restera comme un penseur libéral mais dans le sens où les libertés individuelles sont très importantes sur le développement des êtres humains. Dans cette optique il est méfiant envers toute forme de contrôle comme la religion, l’Etat dans son expression la plus paternaliste. Mais ce n’est pas un révolutionnaire, le suffrage universel n’est pas souhaitable tant que l’Angleterre n’a pas une classe ouvrière un minimum éduqué : il se méfie beaucoup de la tyrannie des masses.
Ce qui m’a marqué c’est la simplicité avec laquelle il déduit des principes qui, à son époque, sont loin d’être évidents (même pour ses admirateurs ou compagnons du mouvement radical) : la question de la race, de l’intervention de l’Etat, la liberté individuelle, les conventions sociales. L’un des plus connu étant l’égalité entre les hommes et les femmes il y consacra même la plupart de ses activités vers la fin de sa vie.
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