Notes de lecture du livre La danse de la réalité d'Alexandro Jodorowsky
Je n’étais pas très familier avec la carrière d’Alexandro Jodorowsky. Je connais son nom et l’associe à son projet dans les années 1970 de porter au cinéma Dunes et à sa carrière de dessinateur. Mais c’est en fait un artiste beaucoup plus polyvalent.
Le livre est une autobiographie écrite au début des années 2000 et sachant que l’auteur a maintenant 90 ans il avait déjà beaucoup de matière à raconter.
Né en 1929 dans une petite ville minière au nord du Chili, il n’a pas connu une enfance très paisible. Issu d’une famille juive ukrainienne c’est un peu un paria dans son école et les parents sont trop occupés dans le commerce familial pour lui prêter une quelconque attention. C’est un enfant isolé et déjà un doux rêveur.
La famille déménage dans la capitale, Santiago. Les conditions de vie ne sont pas meilleures mais il est confronté à une vie culturelle plus riche. C’est l’époque des grands poètes. Ce sont de longues soirées dans des bars miteux, il se réfugie dans un appartement où règne une ambiance bohème. Il continue à écrire de la poésie, confectionne des poupées en papier mâché et commence à faire du théâtre de marionettes.
C’est l’époque des découvertes sexuelles avec Stella, un poétesse rousse qui le dévergonde. Il a donc une vie bien remplie, il entreprend pas mal d’activités artistiques. Mais c’est aussi une époque, les années 50, où l’Europe attire pas mal d’artistes. Il part en bateau et ne reviendra pas dans son pays natal avant 40 ans. Il arrive à Paris avec 100$ en poche. Il téléphone dès son arrivée à André Breton, le maître du surréalisme, il veut le voir sur le champ. Ce dernier lui propose de le voir le lendemain, le jeune immigré chilien lui répond qu’il sera trop tard et raccroche.
Il ajoute une autre corde à son arc en commençant à faire du mime, d’abord avec le mime Marceau, qu’il trouve plutôt désagréable. Il travaille ensuite avec Maurice Chevalier en tant que metteur en scène. Il part alors dans les années 60 vers le Mexique où il va donner des cours de pantomime. C’est peut-être sa période la plus prolifique, il va y tourner des films, étudier le zen avec le maître Ejo Takata, s’initier au tarot mais surtout connaître une guérisseuse. Celle-ci opère des malades délaissés par la médecine traditionnelle, les détails sont assez gores et on se demande parfois s’il a pas souffert d’hallucinations.
La dernière partie du livre aborde sa deuxième époque parisienne. Après la faillite de son producteur qui mets fin au tournage d’un film il doit trouver une source de revenus pour subvenir aux besoins de sa famille. Il se mets à faire de la lecture de tarot pour des gens qui viennent le consulter avec leur problématiques personnelles. C’est peut-être le chapitre le moins intéressant car très répétitif.
Le titre, La danse de la réalité, est vraiment très évocateur du parcours d’Alexandro Jodorowsky. C’est un chemin fait de beaucoup de rencontres et de travail. Le hasard a sans doute joué son rôle mais on sent une détermination qui est un peu hors du commun. À part la dernière partie j’ai pris beaucoup de plaisir à le lire et en découvrir plus à propos de son auteur, surtout sur des sujets qui sont un peu éloignés de mes centres intérêts habituels.
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