Notes de lecture du livre La tentation obscurantiste de Caroline Fourest
Comme l’indique l’auteur, La tentation obscurantiste est une cartographie des personnes, des associations et de leurs positions respectives vis-à-vis de sujets autour de l’islam : la question des droits des femmes, la guerre entre la Palestine et Israël, la liberté de culte, la loi sur les signes religieux. Caroline Fourest analyse le basculement d’une partie de la gauche notamment altermondialiste vers des positions opposées à leurs convictions. Bien sûr le mouvement de Tariq Ramdan est beaucoup cité, il a réussi à faire venir à lui des féministes ou des défenseurs des droits des homosexuels pour servir son agenda. Comment ? L’écrivaine pense qu’une partie de la gauche, très complexée par rapport à son passé colonial, ne peut que donner raison aux victimes et que cette sensibilité passe devant la défense de la laïcité. Personne (ou presque) ne minimise l’oppression qu’ont vécue ou vivent certains peuples mais est-ce une raison pour tout accepter ? On sent bien le malaise à gauche quand sont évoquées ces questions. Quand on essaye de prendre de la distance et de défendre la liberté de l’emprise des extrémistes quel qu’ils soient on se fait taxer de pro-sharon ou pro-bush comme l’ont pu l’être certains rédacteurs du Monde Diplomatique (un comble !). Bien sûr les musulmans athées qui ont vécu des révolutions ou des guerres religieuses comme en Algérie ne peuvent qu’être des traitres envers la cause du peuple.
Autant je suis content d’avoir pu clarifier un peu les différentes tendances, sigles et les personnes, j’ai l’impression que l’analyse ne va pas assez loin (mais ce n’est pas le sujet du livre). J’ai beaucoup de mal à avoir de la sympathie pour Bernard Cassen (président d’honneur d’ATTAC et journaliste au Monde Diplomatique) quand on le traite de raciste ou d’ismalophobe. Dans un pays où l’on entretient le rêve, l’utopie communiste, le relativisme culturel extrême, la confusion entre la social-démocratie et le libéralisme comment ces gens peuvent s’attendre à des positions mesurées, clairvoyantes sur le danger de l’emprise de la religion sur la vie politique quand elle prend le visage des opprimés ?
Billet publié dans les rubriques Lecture le