Notes de lecture du livre le danseur de Manhattan d'Andrew Holleran
Andrew Holleran est un des auteurs de la culture gay américaine des années 80. Culture gay dans le sens où il décrit la communauté homosexuelle des années 70-80 de New York. Est-ce qu’on peut dire aujourd’hui que le style de vie des homosexuels soit aussi visible, aussi décalé qu’il a pu être ? Dans un récent article dans The New Republic Andrew Sullivan parle d’une rupture formée par l’épidémie du SIDA qui a amené les lobbies gays et lesbiens à être plus visibles. Les associations de mères et sœurs des victimes du virus ont de plus apporté un autre visage aux revendications. Sullivan pense qu’aujourd’hui ont fait de moins en moins la différence entre les jeunes couples hétérosexuels et homosexuels : mariage, adoption, égalité professionnelle… progressivement, certains le regrettent sans doute, il y a une normalisation et on peut espérer bientôt que l’homosexualité sera une non-question.
Holleran nous fait donc revivre dans le danseur de Manhattan l’ambiance des folles de New York : les boîtes, leurs divas, leurs bons mots à travers l’histoire de Malone, jeune avocat brillant qui renonce à sa carrière pour connaître, perdre et rechercher l’amour. Bien sûr on a l’impression d’avoir déjà lu ou vu son histoire : drogue, danse et sexe mais Holleran, avec ses phrases qui n’en finissent pas, a un vrai talent pour décrire les personnages, les lieux. Les plus détachés semblent toujours les plus profonds comme Sutherland qui sera le guide de Malone, ses conseils les plus judicieux étant toujours accompagnés d’une note de dérision. Sur le coup j’ai trouvé la fin relativement triste mais on peut aussi y trouver, sous les excès, un bel hommage à l’amour.
A noter : j’ai lu la version française et la traduction de Pascal Loubet , qui est très très bonne, a sans doute contribué à la satisfaction de lire ce livre.
Billet publié dans les rubriques Lecture le