Notes de lecture du livre Les Bienveillantes de Jonathan Littell
C’est un gros gros livre de poche : 1400 pages. Il se lit pourtant très bien. Quelques longeurs quand le personnage divague mais on se prend au jeu. C’est un jeu morbide, car il n’y a pas beaucoup d’échapattoirs.
Jonathan Littell prend la peau d’un officier Nazi qui a réussi à se faire passer après la guerre pour un déporté du “travail forcé” français et qui écrit ses mémoires des années après la fin de la guerre.
On est donc à la place du bourreau. Beaucoup de choses ont été écrites sur les motivations des humains dans ces situations extrêmes. Ici le personnage est enfermé dans une espèce de couloir sans porte de sortie : enfance en France, séduction par la doctrine National-Socialisme, engagement, étude de droit, la guerre, l’Ukraine et les premiers massacres de juifs, le front russe, Auschtwitz et enfin la débandade.
Je ne pense pas avoir appris grand chose mais l’histoire est assez édifiante. Bien sûr cet officier n’ a jamais existé, c’est un mélange de bourreaux issus d’humains ordinaires. Ces hommes idéalistes qui ne voyaient pas la corruption du système, pour certains la solution finale était une “distraction” qui coûte cher dans la stratégie du IIIer Reich. Il y a aussi les bureaucrates bornés (Eichmann, Hoess) et les vrais sauvages.
Quand on dit qu’on finit souvent avec plus de questions que de réponses, avec Les Bienveillantes c’est encore plus vrai.
Billet publié dans les rubriques Lecture le