Notes de lecture du livre Si la gauche savait… de Michel Rocard
Plusieurs fois dans ce blog j’ai retranscris une phrase, une remarque de Michel Rocard. Souvent dures toujours pertinentes ces petites mises au point adressées la plupart du temps au parti socialiste pourrait laisser croire que l’homme est plein de rancune, qu’il se défoule un peu facilement sur les acteurs de la gauche notamment Fabius. Mais en racontant ces quarante années de vie politique il remet bien en perspective les évènements qu’a connus le PS en mai dernier. Ayant depuis longtemps une expérience européenne il nous explique les handicaps de base avec lesquels part la gauche française par rapport à ses voisins européens : un manque de contact avec les syndicats et cet enracinement avec l’extrême gauche qui empêchera la naissance d’une gauche réformatrice en France. Le long chapitre sur Mitterrand n’est là que pour illustrer cette inculture économique à gauche qui fausse les débats sur la mondialisation, le budget de l’Etat etc. On préfère les mesures symboliques de début de mandat puis celui-ci s’enfonce après dans les difficultés de gestion de long terme. Cela ne donne guère de raison d’espérer pour l’issue du congrès de Dijon en novembre.
On découvre aussi le fonctionnement des partis politiques au travers des postes qu’il a occupé, des congrès dans lesquels son avenir se jouait. Le passage le plus drôle étant la passation de pouvoir à Matignon avec Chirac : les deux anciens camarades de classe de Sciences-Po s’échangeant des tuyaux sur le patron-président Mitterrand.
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