Notes de lecture du livre The Battle for Spain d'Antony Beevor
Je lis peu de livres d’histoire et The Battle for Spain traite d’un pays que je connais peu, l’Espagne. Mais cette guerre relativement courte a façonné directement la vie d’un pays pendant les 40 ans qui ont suivit ces évènements. Le livre d’Antony Beevor mêle le récit détaillé des grandes batailles entre républicains (dominés par les communistes) et les nationalistes unifiés par Franco avec les analyses de la “Big Picture” sur l’implication des puissances européennes dans le conflit. Hitler soutient Franco pour garantir un accès à des resources minières, Mussolini par folie des grandeurs. Du côté des républicains c’est plus compliqué : les conservateurs anglais au pouvoir ne sont pas enclins à aider un gouvernement qui subit l’influence d’un mouvement révolutionnaire et ne veulent pas compromettre leur politique “pacifiste” envers l’Allemagne nazie. Les français suivent les anglais et le lobby catholique empêche toute aide des USA.
Les républicains avaient une supériorité numérique mais celle-ci n’a pas résisté à deux grands facteurs : l’avantage technologique fourni par l’Allemagne ansi que son expertise militaire. C’est en Espagne que seront testés de nouveaux modèle avions mais aussi de nouvelles tactiques qui seront déployées lors de la seconde guerre mondiale. Les républicains sont durement frappés par le blocus du pacte de non-intervention de ses voisins. D’autre part le front populaire du gouvernement de Madrid tarde à réagir à ce qui n’est au début qu’une rebellion. Mais surtout les communistes se serviront de ce conflit pour étendre leur pouvoir. Il y aura presque une guerre civile dans la guerre civile quand le PC espagnol veut “écraser” le puissant mouvement anarchiste notamment en Catalogne. La propagande idéologique prend le pas sur les objectifs militaires et les offensives lancées, une fois passé l’effet de surprise, ne parviennent qu’à renforcer l’handicap matériel et humain des républicains (l’armée régulière espagnole était peu entraînée contrairement aux légions présentes dans les colonies et qui forment le gros des troupes nationalistes de Franco). Staline se désintéresse finalement du conflit et n’apportera pas d’aide significative.
J’ai peu d’élèments de comparaison mais la lecture est facile, l’auteur commence par un chapitre qui ratrace les grands étapes de l’histoire espagnole et les chapitres de conclusion offrent une bonne synthèse. Je retiens pour ma part une chose : la non-intervention des pays européens.
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