Notes de lecture du livre The First Family de Mike Dash
On a parfois reproché Coppola et Scorsese d’avoir donner un côté glamour et grand prince à la vie du gangster dans la mafia américaine. S’il restait un doute, The First Familiy le dissipera très vite. L’écrivain anglais retrace la vie (et la mort dans beaucoup de cas) des premiers membres de la mafia s’établissant aux USA. On remonte au début du 20ème siècle quand des milliers d’immigrants débarquent à New York. La vie est misérable pour la plupart d’entre eux, on se tasse dans les logements minuscules de Little Italy ou dans le nouveau quartier italien dans Harlem.
L’un d’eux vient du fameux village Corleone en Sicile et il fuit la police italienne avec toute sa famille : Giuseppe Morello. Il sera le premier a organiser la société secrète de ce côté de l’Atlantique. Il n’y a pas encore de casino ou de trafique de cocaïne. Non c’est plus prosaïque : chantage, extorsion sur la vente des légumes comme les artichauts ou la glace (une denrée très utile dans un monde sans frigo)… Et ceci presque exclusivement au détriment de la communauté italienne. On est loin du parrain qui finance des œuvres de charité. Et puis il y a la contre-façon. C’est la grosse affaire du premier “boss des bosses” et c’est ce qui le fait tomber pour 20 ans de prison (et le travail des agents secrets qui dépendent du Trésor américain). Il n’en fera que 10 mais cela suffit pour qu’entre temps les groupes d’influence se combattent et qu’ils perdent un fils et deux frères. Après s’enchaînent les guerres pour le pouvoir que se donnent les chefs successifs. Morello mourra en 1930 lors de la guerre de Castellammare qui marque le tournant pour certains entre la mafia purement sicilienne et les gangster d’origine italienne mais nés aux USA . Mike Dash pense plus à une continuité dans le racket bien qu’il change de nature. Il faudra attendre les années 80-90 pour que la mafia soit considérablement affaiblie. Une constante : la plupart des protagonistes (les lieutenants de Morello, ses adversaires dans le crime, sa famille) meurent seuls, pauvres et sans famille.
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