Notes de lecture du livre The Righteous Mind: Why Good People Are Divided by Politics and Religion de Jonathan Haidt
Ce livre est une bonne suite à l’ouvrage de Daniel Kahneman, Thinking, Fast and Slow. Il reprend au début la distinction entre notre capacité à ré fléchir vite (système A ou l’éléphant pour Jonathan Haidt**)** via l’intuition, l’expérience et celle à prendre son temps, à considérer les arguments etc. (système B ou le ridder-chevalier). Les recherches de ces dernières années ont confirmé que dans la vie de tous les jours nos décisions sont très influencées par le système A d’où nos biais cognitifs. Cela ne veut pas dire que le système B n’est jamais utilisé mais cela explique pourquoi lors de conversations sur la politique par exemple les gens changent jamais ou rarement d’avis.
Je ne peux résumer tout le livre car il comporte beaucoup de subtilités qui seraient très longues à aborder et même si c’est un ouvrage de vulgarisation, ce domaine étant loin de toute expertise que je possède, je commettrais sans doute des erreurs.
Je reviendrai sur ce qui m’a le plus marqué : pourquoi les gens de droite et de gauche ne semblent pas pouvoir s’entendre et pourquoi les conservateurs (pour reprendre la classification nord américaine) ont un avantage lors des élections. L’auteur distingue 5 ensembles de valeurs qui fondent pour chaque individu son paysage morale. Il a ensuite, pour chaque tendance politique, étudié quelle est l’importance accordée à chacune de ces valeurs. Le résultat est résumé dans le graphique suivant :
On voit bien que chez les libéraux l’importance de Care/Fairness est beaucoup plus forte que celle de Loyalty/Authority/Sanctify. On n’a pas besoin de ces études pour le savoir tant il est vrai que dans les débats actuels sur les inégalités ces valeurs sont le porte-étendard de la gauche. Mais ce qui est plus frappant c’est la différence avec les conservateurs. Et de là provient je pense une grande incompréhension de la part des libéraux éduqués ou des sociaux–démocrates. Le spectre moral des conservateurs est beaucoup plus large. C’est à mon sens ce qui permet à des hommes politiques comme Stephen Harper ou Nicolas Sarkozy de gagner des élections.
Un livre à lire avant la prochaine élection !
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