Notes de lecture du livre Ville noire ville blanche de Richard Price
Bouquin prêté par le frérot, Richard Price m’était inconnu avant de lire ce livre. On pourrait penser à un livre policier aux premiers abords mais on comprendra très vite que 1. la solution est assez évidente 2. l’auteur passe beaucoup de temps à dépeindre les lieux, les personnages. Donc un des reproches tient dans certaines longueurs du récit. Mais cela n’enlève rien à la richesse des personnages, on est loin des simplifications souvent rencontrées dans les policiers.
Il y a quand même une agression comme point de départ : une mère, blanche, arrive aux services d’urgences de l’hôpital d’une ville de la banlieue de New York. Le roman alterne entre deux protagonistes : l’inspecteur, noir, chargé de l’affaire. Enfant de la cité, il est à la fois père fouettard et ange gardien. Il gère la pression de la tension raciale sous-jacent à cette affaire mais, étant policier, n’était-il pas là aussi pour conforter le statut quo des discriminations et a force de gérer leurs symptomes on en oublie les causes. L’autre personnage principal c’est une journaliste d’un titre local. On aime l’ironie du rédacteur en chef au bout du fil. Elle lâche rien, manoeuvre habilement, elle sent son heure arrivée avec cette femme. Car bien sûr le dernier personnage principal est cette mère, qui a eu plusieurs vies, qui a loupé des occasions et qui se retrouve dans cette banlieue bien seule.
Personne ne sort indemne bien sûr, il y a peu d’espoir. Les histoires individuelles sont tristes, tout le monde est déshumanisé. Il est dur de savoir ce qui a a changé entre temps, en bien, en mal. Malgré certaines longueurs le suspens et le passage entre les deux points de vue arrivent à nous tenir en haleine. En parlant de longueurs ce ne sont pas dans le détails des situations, des histoires des personnes rencontrées. Ceux-ci sont intéressants pour ceux qui connaissent mal ce milieu, le contexte. En fait Richard Price aurait sans doute pu aller plus vite et ramener l’enquête à une seule journée.
Un film, à priori pas très bon, a été tiré de ce livre. Tout deux sont inspirés de l’histoire vraie de Susan Smith.
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