Notes de lecture du livre Querelle de Roberval de Kevin Lambert
La toile de fond du roman de Kevin Lambert est une grève organisée par une vingtaine d’ouvriers d’une scierie du Lac Saint-Jean.
Le récit se focalise sur un petit groupe dont le fameux Querelle, homosexuel montréalais d’une vingtaine d’années fraîchement débarqué dans la région. Il n’est pas conscientisé comme on dit ici. Il participe bien aux réunions syndicales mais il n’a pas grand chose à dire. Par contre, sa vie sexuelle est très active et décrite dans les moindres détails.
L’ouvrage examine tour à tour les protagonistes. Le patron, petit bourgeois éduqué à HEC et qui a hérité de l’entreprise familiale, les collègues dont Jézabel, la fille désinvolte qui est marquée par un drame de jeunesse (et qui est peut-être mon personnage préféré), le vieux syndicaliste qui mène le groupe, l’ennemi en la personne du chef forestier qui sont en manque de travail à cause du mouvement. Il y aussi des personnages secondaires comme ce trio de jeunes qui, entre deux orgies dans un sous-sol, se transforment en bêtes violentes à la « Orange Mécanique ».
La dernière partie du roman est encore plus violente et surréaliste. Il ne faut pas avoir l’âme sensible. Mais ce n’est pas ce qui m’a dérangé. Je n’arrive pas à prendre cause pour les uns ou les autres. Bien sûr les grévistes sont les meilleurs candidats mais en même temps ils ne font pas preuve d’une grande solidarité entre eux.
L’écriture est agréable à lire, le ton plein d’humour, tout le monde en prend plein la gueule mais il me manque un petit quelque chose pour le remonter dans ma liste. C’est peut-être le cynisme généralisé qui pèse sur l’atmosphère, d’autant plus que le narrateur est externe, jugeant tout le monde.
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