Notes de lecture du livre Stay True d'Hua Hsu
C’est toujours un peu déroutant de connaître le dénouement dramatique avant de commencer à lire un livre ou voir un film. Cela m’arrive quand je regarde un film historique où l’issue est déjà connue. On a beau savoir, on imagine dans sa tête une autre fin.
Le livre de Hua Hsu, professeur de littérature et journaliste au New Yorker, est une histoire triste. Son meilleur ami est mort, assassiné gratuitement et par hasard pour un peu d’argent.
Mais l’auteur passe peu de temps sur l’acte. C’est avant tout les souvenirs de sa jeunesse jusqu’à l’âge adulte.
La première partie est à propos de l’immigration de ses parents depuis Taïwan dans les années 60-70. L’expérience de l’isolation, de devoir se reposer sur un petit réseau d’immigrés comme eux. Son père repartira dans le pays natal à la faveur d’une carrière d’ingénieur qui le place dans l’industrie naissante mais importante des micro-processeurs. Il aide son fils dans les études, notamment les maths, via l’échange de fax. Entre deux exercices, il raconte à son fils un peu de son passé.
Mais Hua Hsu n’est pas très intéressé par des études scientifiques. Au contraire, il essaie de se définir par la musique. La livre commence même par les souvenirs de voyages en voiture avec des amis étudiants comme lui où chaque personne lui rappelle une musique ou une habitude bien particulière. Il passe beaucoup de temps dans des magasins de disques, à lire des auteurs obscurs ou voir des films d’auteurs. On sent qu’avec le recul il décrit cette attitude comme artificielle. Sans trop de jugement, il sait qu’il faisait exprès d’avoir une attitude contrariante envers tout ce qui peut paraître trop « mainstream ».
Il arrive à Berkeley qui est un des centres de la culture alternative américaine. C’est sur le campus qu’il rencontre Ken qui semble être un peu le contraire de lui: populaire, notamment avec les filles, issu d’une famille asiatique (japonaise) mais mieux intégrée que la sienne, membre d’une fraternité étudiante. Malgré toutes ces différences, ils vont développer une belle amitié.
Il parle aussi de son parcours personnel, de ses angoisses, de ses relations sentimentales et projets d’activiste dans les communautés de la Baie de San Francisco. Mais la force du livre est de pouvoir transformer ces moments partagés avec Ken qui peuvent sembler anodins pour quiconque d’extérieur mais forgent un lien fort entre eux.
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