The age of Turbulence - Alan Greenspan

Alan Greenspan a passé plus de 18 ans à la tête de la FED (Federal Reserve Board) mais il a été aussi témoin de la vie économique américaine depuis 50 ans, ce qui fait de The age of turbulence (Le temps des turbulences en version française) un bo résumé des tenants et aboutissants de l’économie américaine.

La première partie est la plus intéressante. L’auteur fait partie des personnes qui ont analysés les phénomènes économiques quand peu d’outils existaient. En créant dans les années 50 un cabinet de consulting privé pour grandes entreprises, il y décortique les chiffres de la consommation, des investissements et inventaires des entreprises. Dans les années 70 il commence une carrière de conseiller auprès de différents présidents dont Nixon, Ford et Reagan (notamment pour la commision sur les retraites) avant d’être nommé à la tête de la FED en 1987. Il connaître très vite son baptême du feu avec le crash boursier d’octobre 1987. Mais surtout, ayant depuis longtemps fréquenté les arcanes politiques de Whasington (il refusa de travailler avec Nixon qu’il trouvait trop manipulateur), il connaît la tentation des hommes politiques, une fois élus, d’oublier les principes économiques et notamment pour les républicains celui du respect des équilibres budgétaires. La meilleure équipe avec qui il a pu travailler fut celle du cabinet de Bill Clinton : Ben Rubin et Larry Summers. La présidence de Clinton fut marquée par des suprlus budgétaires conséquents et Greenspan se félicite d’avoir vu Clinton en faire un bon usage (notamment le fond de sauvegarde de la sécurité sociale ) quand le Congrès (toute tendance confondue) voulait se jeter dessus pour financer soit des baisses d’impôts et/ou des augementations de dépenses. On sent aussi un profond ressentiment pour l’équipe Bush dont la politique économique a coûté beaucoup à Greenspan, qui s’est senti parfois manipulé.

La deuxièmé partie est moins bonne. Il y donne sa vision de l’économie mondiale à travers l’étude de la situation éconmique de grands blocs : Europe occidentale, Russie, Chine, Inde, Amérique du Sud. On y apprend pas grand chose (L’inde doit abonndé son système de régulation hérité de l’Angleterre, La Chine soit renforcer son droit de la propriété …) si on lit The Economist de façon régulière. Il ne parle bien sûr des modèles de l’Europe occidentale et notamment de la France, comme étant trop rigide. Mais ce qui est étonnant c’est qu’il passe sous silence le débat actuel aux USA sur le financement du système de santé (bien qu’il abord longuement la partie “retraite” du système de sécurité sociale) qui se rapproche selon les différentes propositions d’un système de couverture universelle à quelques acteurs (voir un seul) et qui ressemble furieusement à ce qu’on peut connaître en Europe. Le problème de la consommation d’énergie y est assez bien abordé, c’est bien le seul secteur économique où l’intervention politique serait nécessaire : en proposant une taxe sur les carburants, Greenspan y voit un moyen d’accélerer l’émergence d’autres sources comme le nucléaire.

Je regrette que l’Afrique ne soit pas mentionnée ou que l’analyse de l’Amérique du Sud soit aussi simpliste (en une phrase il dédouane l’intervention des USA dans ces pays et parle de tradition “populiste”). Le dernier chapitre se concentre sur un essai de prospective économique à l’horizon de 2030. Dans le désordre les priorités sont :  le défi de l’éducation pour les USA (premier et second degré), la maîtrise de l’inflation qui va réapparaître du fait du développement des pays comme la Chine, le maintien des principes de la propriété qui sont la base du succède de l’économie américiane et la résistance aux tentations protectionnistes des USA.

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