Notes de lecture du livre The Secret Agent de Joseph Conrad
J’ai trouvé ce roman chez un bouquiniste sur un marché à Mazamet lors d’un passage en France. À 50 centimes d’euros, je me suis dit que pour un Conrad, vieux mais en bon état, c’était un très bon prix.
Je l’ai acheté sans trop connaître l’histoire. J’ai lu dans le passé, Nostromo et j’ai donc été un peu étonné par le titre et le résumé. En regardant plus tard en ligne, mes soupçons ont été confirmé, c’est un ouvrage un peu à part dans la bibliographie de l’auteur anglo-polonais.
Au passage, en lisant la fiche Wikipedia de l’écrivain, on se rend compte que le chemin vers la vie d’artiste est vraiment sinueux. Né de parents polonais, engagés dans le mouvement indépendantiste polonais dans ce qui est maintenant l’Ukraine mais faisant partie de l’empire Russe à ce moment-là, il perds sa mère puis son père et se retrouve à 11 ans orphelin. Élevé par son oncle, il part à 16 ans à Marseilles pour intégrer la marine marchande (il parle couramment français). Il va passer presque 20 ans dans la marine marchande française puis anglaise. Il voyage partout dans le monde. La marine a donc une grande influence sur son oeuvre ce qui fait de The Secret Agent un ouvrage singulier puisque les thèmes du voyage, notamment en mer, sont absents.
Je divise le roman en trois parties.
Dans la première, il y a un côté un peu burlesque. Dans le Londres de la fin du XIXème siècle, on suit un certain Verloc qui fait partie d’un groupuscule anarcho-communiste, ses acolytes ont l’air un peu des perdus de la vie. Verloc est aussi un agent secret pour une puissance étrangère non nommée mais qui ressemble beaucoup à la Russie (Vladimir est le nom de son contact à l’ambassade…). On se moque un peu des personnages, il y a beaucoup d’ironie dans leur description et les dialogues. La façade familiale est par contre un peu triste, c’est un mariage de convenance pour se trouver une couverture.
La deuxième partie est plus classique du roman policier ou d’espionnage. Il y a beaucoup d’actions, on introduit de nouveaux personnages du corps policier et politique. À travers tout le roman, Londres n’a pas la meilleure des images, c’est une ville froide et déprimante.
La troisième partie est plus sombre. Une très longue scène entre Verloc et sa femme après un évènement tragique qui en précède un autre. L’attentat survenu plus tôt a une dimension politique mais il devient très personnel. La femme de Verloc, qui n’était qu’un personnage de second rang ,devient pour moi la protagoniste principale. La fin du roman ne résout pas d’énigme géopolitique mais aucun personnage ne sort vraiment indemne, physiquement ou émotionnellement.
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