Two Trees Make a Forest - Jessica J. Lee (et comment je choisis mes livres de voyage)

Quand on aime voyager et lire il semble facile de lier les deux. Je ne parle pas des récits ou guides de voyages. Ceux-ci sont bien sûr importants pour le côté pratique des choses. Mon approche est plus indirecte: j’ai pris l’habitude d’acheter sur place ou avant de partir un livre par un auteur autochtone.

Acheter sur place cela donne l’occasion d’aller dans une librairie indépendante où je peux trouver des ouvrages en anglais ou français. On en profite pour découvrir le quartier autour du magasin.

Mes critères de sélection sont assez souples. J’évite les écrivains trop célèbres (par exemple Orhan Pamuk en Turquie) pour me concentrer plus sur des nouveaux auteurs ou moins connus. Il est vrai que sachant que je cherche des livres en anglais, ceux-ci ont déjà atteint une certaine notoriété.

Quant au sujet du livre que j’achète, je suis assez ouvert. Cela peut être un roman, une autobiographie ou encore du non-fiction. J’essaie toutefois de trouver des livres dont l’histoire ou le thème sont ancrés dans le pays.

Voici quelques exemples d’ouvrages et les pays visités:

Notre prochain voyage, en octobre, devait être la découverte de Taiwan. L’impact de la COVID sur les compagnies aériennes en a décidé autrement mais entre temps j’ai acheté ce livre:

Couverture du livre
Couverture du livre

L’écrivaine est canadienne mais vit à Berlin et sa famille est d’origine Taïwanaise. L’ouvrage couvre son voyage dans l’île où elle passe du temps pour découvrir son passé familial mais aussi la géographie du pays. C’est un bon mélange pour découvrir le pays.

Taiwan est un pays bien connu, son statut politique sur la scène politique internationale en fait un sujet d’actualité récurrent. J’avais aussi de vagues souvenirs de l’école sur son développement économique. Contrairement à la Corée du Sud, il y a peu de marques connues du grand public, il en reste que des entreprises comme TSMC, le fondeur de micro-processeurs, en font une puissance économique non négligeable. Plus récemment, les résultats du pays dans la maîtrise de l’épidémie COVID-19 a mis en avant son système de santé et surtout une démocratie participative très vivante.

L’existence de Taiwan au reste du monde a été révélée par des navigateurs portugais au 16ème siècle. On garde de cette époque le nom historique, Formose, provenant du portugais « Ilha formosa! », « La belle île ! ». L’île qui se trouve à 180km des côtes a longtemps été ignorée par la Chine continentale. Ce n’est qu’au 17ème siècle que celle-ci retrouve un intérêt en la soustrayant à l’influence hollandaise. À la fin du XIXème siècle le Japon occupe le territoire qui retrouvera son indépendance suite à la guerre civile chinoise en 1949.

L’auteur alterne entre l’histoire de sa famille et son parcours dans les montagnes de l’île. Ses grands-parents ont fui la guerre civile pour se réfugier à Taiwan. Lui était pilote d’avion dans l’armée nationaliste et elle secrétaire dans une base. Le deux se retrouvent dans l’île. Sa grand-mère a laissé derrière elle toute sa famille pour se retrouver toute seule sur une base aérienne où elle rencontre son futur mari. Ils ont émigrés ensuite au Canada. Devenu trop vieux pour devenir pilote de ligne, il retrouve un travail d’homme de ménage dans une usine proche de Niagara Falls. De leur vivant les grands-parents n’évoquaient pas trop leur passé, Jessica J. Lee se base sur leur écrits et correspondance.

L’île est recouverte sur ses deux-tiers à l’est par des jeunes chaînes de montagnes avec le plus haut pic à presque 4 000m. Tandis que les reste est une plaine où on retrouve la majorité des 23 millions d’habitants ce qui en fait un des pays les plus denses au monde. Taiwan connaît beaucoup d’activités sismiques et le passage régulier de typhons.

60% de l’île est recouverte de forêts, un endroit idéal pour les randonnées. Beaucoup de géologues occidentaux sont venus cataloguer les espèces végétales qui sont propres à l’île.

Ce n’est pas une fiche de lecture habituelle, j’ai pris un gros détour et je ne suis pas beaucoup entré dans le fond. Certains passages étaient durs à suivre en anglais du fait du vocabulaire très spécifique sur la végétation mais cela n’enlève rien à sa qualité. Après sa lecture on a vraiment envie de découvrir ce pays.

billet publié dans les rubriques readings le