Notes de lecture du livre Yoga d'Emmanuel Carrère
J’ai découvert l’auteur français avec sa biographie d’Edouard Limonov, Limonov. J’ai beaucoup aimé mais je ne comptais pas acheter un autre livre ayant déjà une pléthore d’autres ouvrages à acheter. Mais mon meilleur ami me l’a conseillé, plusieurs fois. Sa sortie en format de poche m’a fait sauter le pas.
Je ne vais pas dévoiler l’histoire car ça serait gâcher bien du plaisir. On peut toutefois dire que c’est un récit très personnel et qui traite de la méditation, de la santé mentale et de l’amitié. Je dis une histoire mais il y en a plusieurs qui s’étalent sur autant d’années.
Emmanuel Carrère a un style très simple qui me rappelle celui d’Annie Ernaux qui se décrit, dans une entrevue au New Yorker, comme une adepte de “l’écriture plate”. Il y aussi un petit côté Knausgård, sans donner autant de détails, il revient souvent sur ses routines quotidiennes.
Il voulait “écrire un petit livre souriant et subtil sur le yoga”. Bien sûr, le projet part en vrille. On est très loin des livres classiques sur la méditation, une pratique qui est à la mode depuis quelques années, au même titre que le jeûne. Il pratique le yoga et d’autres formes d’exercices spirituels et physiques depuis des dizaines d’années. Il en donne plusieurs définitions mais le doute n’est jamais loin. Cette recherche du détachement peut paraître cynique voire malsaine. On essaie de se protéger de sentiments, de souffrance qui ne sont peut-être pas à supprimer.
La deuxième partie arrive après une cassure, un traitement médical majeur. La route de la guérison est longue. Il raconte alors plusieurs histoires d’amitiés qui l’ont aidé. Celles-ci m’ont beaucoup touché. Il a un regard bienveillant sur ses amis et les gens qu’il a croisés.
J’ai lu récemment un profil d’Emmanuel Carrère réalisé lors des audiences du procès des attentats du Bataclan en France. Il y assiste pour une chronique qu’il tient et d’où est tiré un livre. Je me rappelle qu’il se décrit comme quelqu’un qui n’est pas très engagé politiquement. C’est vrai que ses récits, pour le peu que j’ai lu, sont dépourvus de grands jugements moraux. C’est ce qui fait peut-être le charme de son oeuvre, c’est un observateur non pas détaché mais humaniste.
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