Randonnée du Kiso-Ji sur le Nakasendo
Nous revenons d’un voyage de deux semaines au Japon dont une randonnée de 5 jours sur le Nakasendo dans la vallée du Kiso-Ji. Nous avons consigné sur notre travelogue, Deux Towers, notre périple mais je voulais décrire un peu plus la préparation et les endroits que nous avons visité.
Ce qu’on appelle le Kiso-Ji est en fait un tronçon de l’ancienne route impériale qui relie Tokyo et Kyoto, le fameux Nakasendo. Voici un site Internet qui donne plus d’informations sur l’histoire de cette route impériale.
Cette randonnée est très fortement inspirée par la série de billets par Craig Mod.
Conditions météorologiques
Nous avons choisi début novembre car les températures sont parfaites pour la marche et les précipitations relativement basses. Il y a eu un jour de pluie mais le reste du temps nous avons eu des conditions parfaites. Le premier jour la vague de chaleur se terminait (26 degrés à Tokyo) pour rejoindre ensuite des températures saisonnières: quelques degrés positifs le matin pour monter dans la quinzaine de degrés en journée.
Itinéraire
Un avertissement, cette randonnée n’est pas une randonnée typique i.e. avec seulement de la “grande nature”. C’est un mélange de promenades entre villages, des petits champs agricoles et des forêts dans la montagne. Les deux premiers jours peuvent être difficiles car on longe aussi une route nationale, parfois sur de longs moments. Deux raisons à cela :
- La route impériale a été remplacée par une route plus moderne
- La vallée est étroite, la place pour accommoder plusieurs passages n’est pas facile: une route, un chemin de fer et une rivière.
Ci-dessous le détail des étapes avec les fichiers GPX attachés. Ceux-ci ne reflètent pas complètement notre trajet. J’ai perdu la source originale mais j’ai trouvé ce tracé pour le Nakasendo sur Internet puis j’ai découpé celui-ci pour chaque étape afin d’avoir une idée du nombre de kilomètres.
- Jour 1 - Shiojiri à Narai (23km)
- Jour 2 - Narai à Kiso-Fukushima (22km)
- Jour 3 - Repos as Kiso-Fukushima
- Jour 4 - Kiso-Fukushima à Nojiri (30km)
- Jour 5 - Nojiri à Magome (27km, le fichier ne contient le chemin que vers Tsumago mais la partie vers Magome est la plus facile à suivre car c’est le chemin le plus fréquenté du Nakasendo)
- Jour 6 - Magome à Nakatsugawa (8km)
Total : 110 km
Comme nous avons fait cette marche au mois de novembre, l’ensoleillement est moins grand donc les après-midis sont courtes. On prenait un bon petit-déjeuner puis on prenait la route entre 7h30 et 8h pour arriver en début d’après-midi à destination. On ne prenait pas de dîner/déjeuner mais des pauses dans les gares sur les villages traversés (certaines offrent du WiFi et il y a toujours des toilettes publiques très propres). À notre point d’arrivée, on prenait un goûter dans un café avant de rentrer faire une lessive au besoin et trouver un endroit pour manger le souper. Vu la fatigue de la journée, les soirées se terminent tôt aussi.
Bagages
Il existe au Japon un service qui permet de transférer ses bagages d’un hôtel à l’autre (ou vers un aéroport) à peu de frais: Yamato.
Nous avons envoyé nos 2 valises vers notre hôtel à Osaka pour 35$ (on peut le faire avec 7 jours d’avance, ayant des AirTags nous avons pu suivre leurs déplacements). Nous avons gardé un sac de randonnées de 20L chacun avec nos affaires (voir plus bas).
Équipement
Nous avions des affaires de rechange pour 2-3 jours et nous avons fait une lessive au milieu de la randonnée.
Voici le contenu de nos sacs et l’équipement que nous avions:
- 1 sac à dos de 20L et une coque imperméable
- 1 gourde
- 1 lampe frontale (c’était au cas où nous devions allonger une promenade tard dans l’après-midi)
- 1 paire de gants légers
- 1 pantalon de rechange pour sortir le soir (i.e. casser un peu le look randonneur)
- 1 pantalon de randonnée
- 1 paire de chaussures de randonnées (pas des bottes mais des chaussures basses)
- 1 kit de premiers soins et des pansements
- 2 chandails (t-shirts) en mérinos
- 2 vestes / sweat-shirt en mérinos
- 1 blouson imperméable
- 4 paires de chaussettes en mérinos
- 4 sous-vêtements séchage rapide
- 1 ensemble de sous-sacs étanches (en plus d’être imperméable, cela permet de sortir rapidement les affaires du sac à dos par catégorie)
- 1 chargeur pour téléphone, montre intelligente et iPad
- 1 trousse de toilette
- 1 iPad
Où dormir et manger
La moitié des hôtels ont pu être payés par carte de crédit mais la plupart des restaurants, cafés ne prennent que de l’argent comptant. Tout a été réservé à l’avance via Booking.com ou via le site internet de l’auberge. La fonction de traduction du navigateur aide beaucoup.
Pour chaque ville, on peut aussi se référer à l’entrée du travelogue correspondante (voir les liens ci-dessous).
Voici aussi une liste sur Google Maps, nous n’avons pas visité tous les endroits, mais ce sont de bons points de repère. Et aussi la liste pour Apple Maps.
Shiojiri
Nous avons commencé notre route à Shiojiri. Mais avant ça nous avons passé la journée à Matsumoto, juste au nord, qui est une ville intéressante à visiter pour son château mais aussi les petits commerces. Une ville de province très calme. Le midi nous avons mangé dans un restaurant indien, Doon Shokudo Indoyama et pris un café dans ce vieux Kissa qui contient une bibliothèque de livres de photographie très éclectique.
À Shiojiri, nous avons pris un hôtel, Nakamuraya, proche de la gare et du Nakasendo. Il n’a rien de spectaculaire si ce n’est son emplacement. Coût : 145$ avec le petit-déjeuner.
Le soir nous avons pris une bière dans ce pub au look Irlandais puis mangé dans cet Izakaya, Gosengoku Chaya.
Narai
C’est le premier village historique du Nakasendo. Il consiste en une rue avec de part et d’autre des auberges, magasins d’artisanat et des temples. La journée il y a beaucoup de touristes mais le soir c’est très calme.
Nous avons trouvé une petite épicerie qui vendait de la bière pour ramener ça dans notre chambre à l’auberge Minshuku Shimada.
L’auberge offrait un souper et un petit-déjeuner comme option. Il y a peu de chambres, peut-être 4. L’aubergiste a repris cet établissement de son grand-père, il fait la cuisine et le service avec une aide. Heureusement que nous n’avons pas mangé à midi car le souper était un 5 services avec de la viande, du poisson, un dessert et des fruits. Et le petit-déjeuner était aussi bien copieux. Coût: 260$ avec le souper et le petit-déjeuner.
La goûter du jour a été pris dans ce café tenu par un vieux couple charmant (la moyenne d’âge des propriétaires d’établissement que nous avons fréquenté doit être dans la soixante).
Kiso-Fukushima
Travelogue (et deuxième partie)
C’est la ville principale de la vallée. Nous avons trouvé une petite auberge un peu excentrée (mais tout est à 10-15mn à pied) tenue par une jeune femme qui a repris cette maison de son grand-père pour en faire un petit hôtel, Matari House. Vous pouvez voir les photos dans l’avis que j’ai laissé. C’est un endroit très cozy et confortable, avec de belles pièces communales. Elle n’offre pas de service de repas mais pour le petit-déjeuner nous avons acheté au supermarché des bentos et onigiri.
Côté bouffe, nous avons soupé dans cet Izakaya. Il y a une bonne ambiance et la maman du propriétaire est très bavarde et rigolote. Avec l’aide d’une application de traduction instantanée (une constante dans ce voyage) elle nous a bombardés de questions. Il y a aussi ce restaurant dans le centre-ville qui sert des anguilles (unagi).
Le goûter a été pris au café Ju Rin Sabo, où là-aussi la propriétaire était très curieuse de savoir pourquoi nous étions à Kiso-Fukushima. Elle répétait nos réponses aux autres clients. Elle était tout aussi prête à nous recommander des endroits à visiter.
Nojiri
C’est peut-être le village le plus petit que nous avons visité. Encore une fois le goûter dans un ces cafés (Donguri) où on atteint facilement le millénaire quand on additionne l’âge des clients. Les desserts japonais sont moins sucrés que ceux qu’on trouve dans les pays occidentaux mais tout aussi bons.
Nous avons pris un repas basique dans un restaurant au bord de la nationale. Nous étions trop fatigués pour aller au restaurant de soba recommandé et l’Izakaya était fermé.
Nous avons dormi dans cette petite maison, Miwahouse, qui est louée individuellement. Les parents de la propriétaire habitent dans la maison attenante et offrent plein de conseils via un petit livret. Ils louent aussi des vélos électriques. Nous avons acheté notre petit-déjeuner dans la supérette de la station-service du village. Coût: 150$ la nuit.
Magome
Après une magnifique marche qui passe le col de Nenouetoge et redescend dans la vallée à travers les fermes (on passe littéralement chez les gens), nous arrivons à Tsumago qui est l’un des deux villages les plus visités du Nakasendo. Les 8 kilomètres qui le séparent de Magome sont très fréquentés. Nous étions en sens inverse de la marche car la montée est beaucoup plus rude, la plupart des visiteurs descendent de Magome.
Nous avons trouvé ce charmant gîte, Nedoko, dans Magome. Il est plus moderne que les autres auberges traditionnelles mais qui sont difficiles à réserver à moins de s’y prendre très à l’avance. Coût : 95$ la nuit.
Le village est là aussi une rue principale avec magasins, restaurants et épiceries où on vend des beignets à la crème de marrons (miam miam!). Le café du jour était le très bon amépicano au HillBilly Coffee Company.
Si vous voulez manger dans un des restaurants traditionnels, il faut réserver au moins deux jours à l’avance. On s’est rabattu sur ce restaurant, Ontaya, qui accepte seulement des réservations pour le jour même via des QR codes trouvés à l’hôtel. Bonne bouffe mais le cadre est peu austère.
Conclusion
Ceci est un portrait assez fidèle de notre préparation. Pour plus de détails sur chaque étape et notre expérience, je vous conseille de consulter le travelogue associé. J’ai beaucoup aimé le mélange entre la marche dans la nature et celle dans les villages. Bien qu’on passe beaucoup de temps au bord de la route, on ne sent jamais en danger et on oublie assez vite ces moments pour ceux qu’on passe après dans le reste de la vallée. En somme, c’est une belle façon de connaître le Japon rural qui se fait de plus en plus rare du fait de la population décroissante du pays.
Billet publié dans les rubriques Ailleurs le